Hanoi

En clôture des vacances, nous avons passé quelques jours à Hanoi qui nous offrit un dépaysement aussi surprenant que décoiffant !

Pour le visiteur occidental, diverses surprises étonnent dès l’arrivée :

-on s’amuse de voir l’activité commerciale d’une ville toute entière reposer sur la mobylette. Hanoi en compte 2 millions pour 4 millions d’habitants. A Hanoi, on peut (presque) tout transporter à mobylette (voire même à vélo).

-la circulation, a priori désordonnée, effraie au premier abord mais atteint en fait le concept de fluidité  infinie: personne ne marque jamais vraiment l’arrêt, ni aux carrefours, ni aux très rares feux rouges. Les croisements se font plutôt par osmose des flux où certains ralentissent et zigzaguent tandis que d’autres foncent dans le tas. De même, pour traverser, le piéton se lance calmement dans la circulation ininterrompue et traverse, pas à pas, en observant le troupeau adapter sa trajectoire habilement autour de lui… Même les enfants ont rapidement compris l’importance des mouvements lents qui laissent un temps d’anticipation aux excellents conducteurs vietnamiens : surtout ne pas courir ni surgir d’un angle mort!

-dans le vieux Hanoi, tout se fait dans la rue, à même le trottoir, de la boucherie à la cordonnerie, en passant par la coiffure et la manucure, sans oublier la cuisine et la vaisselle familiale.

Notez la coiffeuse sur la droite

-Enfin, aux quatre coins de la ville, on ne manque pas de frissonner à la vue des multiples vestiges « artistiques » et « architecturaux » d’un communisme bien oublié. Malgré les drapeaux soviétiques et les rappels constants des mérites du camarade Ho Chi Minh, l’idéologie communiste a depuis longtemps laissé place à un commerce grouillant qui anime la ville entière (et à une agriculture nationale en plein essor qui dispute à la Thaïlande la place de premier exportateur de riz au monde).

Les anciens combattants
médaillés Vietcong
ont quand même titillé
notre zeste de
sentiment américain

Sous certains aspects, les vietnamiens sont un peu les italiens d’Asie :

-Cools et drôles, ils naviguent  de manière calme et assurée dans un chaos d’apparence insensé

-Désinvoltes, ils prennent volontiers un air faussement désintéressé ou dérangé face aux touristes avant de les aider avec soin

-Pilotes habiles, ils sont les rois de la Vespa

-ils vénèrent les enfants et ne conçoivent la famille que nombreuse et soudée. Dans la pratique, cette population de 85 millions d’habitants (13ème population mondiale) a une des croissances démographiques les plus rapides du monde ; 65% de la population a moins de 30 ans ! Objets de toutes les attentions, les enfants sont les bienvenus partout et ne payent l’entrée nulle part. Au mausolée Ho Chi Min, ils bénéficiaient même d’une rampe surélevée (que Hadrien fut fermement prié d’emprunter) pour mieux observer la dépouille de « Uncle Ho ». Dans la rue, tous voulaient toucher la tête de nos enfants (la « blondeur » porterait chance pour certains) et les ainés nous abordaient régulièrement pour nous féliciter en nous montrant 3 doigts de la main (nous n’avons pu élucider si la prouesse à leurs yeux consistait à avoir trois enfants ou trois garçons).