Tigres au Lion - now Down Under

Tigres au Lion - now Down Under

vendredi 29 juin 2012

Vive les vacances!

Avant le séjour belge tant attendu, le début des vacances autorise, comme toujours, un peu de fantaisie au programme: horaires décalés, repas improvisés, et activités culturelles ludiques…

Goûter «soupe et riz sauté» dans un foodcourt
Entracte «donuts» entre les courses
Exposition Harry Potter
...dégustation immédiate...
Jelly Beans Harry Potter...











Les vacances amènent également les mouvements
d’expats. Virils mais émus, les grands copains
Guillaume et Arne se quittent après deux bonnes
années de résistance belge dans la masse hollandaise.

jeudi 28 juin 2012

Courrier insolite

Les soins de santé singapouriens sont réputés dans toute la région. Leurs côtés clientélistes et mercantiles sont bien connus aussi. Néanmoins, on s’étonne quand même de recevoir une carte d’anniversaire de l’orthopédiste –consulté une seule fois- avec photo de l’équipe au grand complet!

Il ne manque plus que l’échantillon
promotionnel d’antidouleurs!

Singapour, cosmopolite et multiculturelle, vit au rythme du commerce international et tire parti de la mondialisation. Mais le prospectus publicitaire «toutes-boîtes» proposant des appartements à vendre à Londres ne va-t-il pas un peu trop loin?

jeudi 21 juin 2012

Phnom Penh - Siem Reap

Sophie effectuait récemment son troisième voyage au Cambodge en six mois, après le séjour familial à Siem Reap et la formation à Phnom Penh. Ce périple professionnel prévoyait, de la capitale Phnom Penh jusqu’à Siem Reap, des visites saisissantes de programmes d’aide à l’enfance: l’école d’un village flottant sur le lac Tonle Sap, une prison mêlant adultes et ados de 14 ans, un centre médical de village mené par de fiers volontaires locaux…

Le chemin des écoliers sur le Lac Tonle Sap

Embourbé dans une corruption affolante (164ème sur 182 pays selon Transparency International), le Cambodge se développe plus lentement que la Thaïlande et le Vietnam voisins. La moitié de sa population (de 15 millions) a moins de 20 ans; un quart vit sous le seuil de pauvreté. Depuis la chute du sanguinaire Pol Pot, le gouvernement peine à organiser une croissance et une redistribution efficace. Depuis peu, les «élus» cambodgiens se focalisent sur le développement de complexes touristiques, au prix de spoliations et de déplacements de population massifs et irréfléchis (des pêcheurs traditionnels de la côte déplacés dans la jungle).
A l’opposé, le gouvernement vietnamien, malgré une corruption certaine et une idéologie libéralo-communiste bizarre, semble intégrer efficacement dans sa politique les programmes d’ONG diverses.

 

mercredi 20 juin 2012

Kuala Lumpur

Passer 24 heures à Kuala Lumpur n’offre, en soi, rien de très excitant (surtout pour des réunions). A première vue, la capitale de la Malaisie* s’avère moins proprette que Singapour (pas difficile): les nombreux chantiers paraissent plutôt bordéliques, la conduite sur autoroute est un peu barbare, les taxis demeurent insaisissables (dans tous les sens du terme) et la circulation en ville offre une mobilité assez affligeante (les malais expliquent d’un air désinvolte et résigné «ce n’est pas encore aussi grave qu’à Djakarta**»).

Par contre, effectuer le saut de puce en compagnie de collègues singapouriens offre déjà un peu plus d’exotisme. Mêlant la condescendance vis-à-vis du voisin et la griserie de quitter la bulle singapourienne, les collègues n’ont pas raté une occasion de souligner l'écart de sécurité et d’organisation entre les deux villes: «fais attention aux pickpockets à la gare», «garde un œil sur ton passeport», «ne laisse pas ton sac à côté de ta chaise», «prends bien un taxi Premium, les autres tombent en panne et font des accidents»… Au cas où ces allusions manquaient de clarté, un cinglant «ce n’est pas Singapour ici» ponctuait certaines recommandations presque vexantes.

Pour tout dire, les singapouriens entretiennent une relation un peu schizophrénique avec le «grande frère» malais. Malgré la séparation officielle de Singapour et de la Malaisie en 1965, certains liens continuent d’unir les deux pays: au-delà des importants échanges commerciaux, de nombreux singapouriens ont encore des relations familiales en Malaisie. Mais, depuis la séparation, les deux pays ont évolué bien différemment. La Malaisie, strictement musulmane, a profité de ses nombreuses ressources naturelles (fer, cuivre, pétrole, gaz, forêts,…) pour soutenir un développement relativement brouillon. A l’opposé, Singapour, complètement dépourvu de ressources naturelles***, s’est construit à force de rigueur et de multiculturalisme.

Dès lors, divers sujets de tensions pimentent les relations amour-haine des vieux divorcés:
-     Après plusieurs disputes relatives à ses achats d’eau à la Malaisie, Singapour a investi massivement dans les techniques de recyclage de l’eau pour améliorer son autonomie. L’eau recyclée de Singapour atteindrait une telle pureté que les fabricants de semi-conducteurs (de Malaisie!) se l’arrachent. Par contre, les singapouriens acceptent difficilement l’idée de boire leurs égouts purifiés.
-     Suite à l’extension progressive du territoire singapourien sur la mer, la Malaise a remarqué une modification de ses marées. Pour ralentir les poussées expansionnistes du «petit frère», elle a alors unilatéralement cessé ses ventes de sable à Singapour. A posteriori, les singapouriens (qui auraient même essayé, sans succès, le sable saoudien trop fin) s’enorgueillissent cyniquement d’avoir acquis des milliers de tonnes de sable malais avant de susciter la moindre question.
-     L’armée singapourienne manque d’espace pour effectuer ses exercices mais n’a pas le droit de fouler le sol malais tout proche. Elle s’entraîne donc en Thaïlande, à Taiwan, en Nouvelle Zélande, et même en Afrique du Sud…

Bref, passer 24 heures à Kuala Lumpur avec des collègues singapouriens suscite plus d’intrigue qu’il n’y paraît!


* 28 millions d’habitants en Malaisie, 7 millions à Kuala Lumpur
** la référence régionale en terme de circulation impossible
*** Le CIA handbook mentionne comme uniques ressources naturelles fish et deepwater ports!

Visiteurs

Ouf, un nouveau classement plus flatteur permet à Singapour de balayer discrètement son mauvais bulletin écologique. D’après le dernier «Mastercard Global Destination Cities index», Singapour serait la 4ème ville la plus visitée du monde (au nombre de visiteurs), avec près de 12 millions de visiteurs par an. Les visites à la ville du lion auraient même progressé de 10% depuis l’an dernier.


D’ailleurs, malgré la crise, le nombre de visiteurs dans les 132 villes principales a crû de 6% et les dépenses réalisées lors ces visites ont augmenté de 11% par rapport a l’an dernier!


Et vous, quand visitez-vous Singapour ?

samedi 9 juin 2012

Ecolo à Singapour

Une fois n’est pas coutume, Singapour a hérité d’un record dont le pays se serait bien passé. Des rapports du WWF lui ont attribué la plus grande empreinte carbone par habitant d’Asie Pacifique!


Dans une attitude très asiatique, les diverses autorités concernées ont rapidement et longuement tenté de sauver la face en abusant d’excuses un peu tordues et de contestations chiffrées peu claires, suivant la technique habituelle du «if you can’t convince, confuse!». Bien sûr, quelques explications rationnelles émergeaient de cette vague de panique :
-   la mesure de l’empreinte carbone par habitant défavorise les petites populations (c’est certainement vrai dans le cas de la Papouasie mais cela ne s’applique sans doute pas à la population dense de 5 millions d’habitants de Singapour)
-   une part significative de l’empreinte carbone de Singapour est causée par sa puissante industrie de la construction, très active en raison du développement et du renouvellement constant de la ville (sans doute vrai)
-   Singapour n’a pas d’agriculture ni d’élevage et importe donc 95% de ses aliments (parfois de très loin). A ce niveau, les attitudes peuvent progresser (on devrait s’offusquer un peu plus des «flown in daily from Japan» en vitrine des vendeurs de sushis) mais certains comportements de consommateurs demeurent involontaires (pour le «Chili Crab» typique de Singapour, des crabes d’Afrique, moins chers mais identiques, auraient remplacé des crabes de la région!)
-   au niveau énergétique, Singapour ne peut se tourner vers les sources renouvelables (pas de place, pas de cours d’eau, pas de vent).


Etonnement, aucun article singapourien ne mentionne simplement le niveau de vie élevé pour expliquer pourquoi le singapourien est, en moyenne, plus «pollueur» que le chinois ou l’indien, dont les pays sont pourtant réputés très «sales». Quelque part, il n’y a pas de honte à avoir quasiment éradiqué la pauvreté, même si cela se traduit par une consommation nationale forcément plus élevée.
Dans une situation d’opprobre similaire (mais un peu moins «dramatique»), le Canada, récemment accusé d’appartenir (comme la Belgique, hum) au top-10 mondial de l’empreinte écologique par habitant*, avait répondu en toute simplicité «nous roulons beaucoup en voiture car le pays est grand; nous chauffons beaucoup car le pays est froid», en évitant même le débat sur l’exploitation controversée de ses sables bitumineux.

Néanmoins, la conception singapourienne de l’écologie offre une opposition intéressante entre l’attitude très détachée de la population et les efforts parfois avant-gardistes des autorités.
Outre la profusion de sacs en plastique, la nonchalance du tri sélectif (même pas de collecte des piles usagées!) et l’utilisation franchement exagérée de la climatisation (même des espaces à l’air libre sont climatisés), l’aspect le plus choquant pour un européen reste sans doute la généralisation du gaspillage et de la surconsommation à outrance. Les singapouriens n’ont pas attendu les effets troupiers débilitants d’Apple pour pratiquer l’achat compulsif de nouveaux objets bien avant l’échéance de remplacement raisonnable des précédents.
Le gouvernement singapourien par contre n’élude pas la question écologique et peut se targuer de plusieurs initiatives pionnières. Son excellent réseau de transports en commun utilise massivement (et depuis longtemps) les techniques novatrices de récupération de l’énergie de freinage**. Toujours dans l’infrastructure, Singapour a mis en place une rigoureuse politique de bâtiments «verts» (c’est-à-dire à faible impact environnemental***) assortie d’un plan d’implémentation ambitieux que les principaux promoteurs singapouriens ont promis de respecter. Le gouvernement montre même l’exemple: tous les grands bâtiments publics obtiendront la certification suprême**** avant 2020! 

Nanyang Technological University

* L’empreinte carbone, mentionnée au sujet de Singapour, est une partie de l’empreinte écologique totale. Top-10 de l’empreinte écologique par habitant: Qatar, Kuwait, Emirats Arabes Unis, Danemark, USA, Belgique, Australie, Canada, Pays-Bas, Irlande (source: WWF Living Planet Report 2012).
** Merci Fiso!
*** Certains sont même verts au sens propre et utilisent des plantes en abondance pour une thermorégulation naturelle. 
**** La certification comprend 5 critères (performance énergétique, usage parcimonieux de l’eau, intégration dans l’environnement extérieur, qualité de l’environnement intérieur, et caractère innovant) et 4 niveaux (certifié, Gold, Gold+, Platinum).