Tigres au Lion - now Down Under

Tigres au Lion - now Down Under

dimanche 23 juin 2013

Aurélien a dix ans (depuis un bout de temps)!

Il y a un peu plus d'un mois, Aurélien a fêté ses dix ans, sur le sol australien, lors de la semaine de retrouvailles à Melbourne. Toujours patriote, il a choisi le «Belgian beer bar» de la ville pour la célébration familiale!



Sensible et sociable, Aurélien est le plus affecté par nos déménagements. Quitter ses nombreux amis de Singapour l’attriste et, arrivé à Bruxelles, il déclare qu'il ne veut plus quitter la Belgique.



Son cœur généreux et altruiste le pousse vers les autres et l’incite à protéger les plus petits: il est patient et attentionné avec son petit frère et devient régulièrement la coqueluche des plus jeunes (prenez note, il y a de la graine de baby-sitter en lui!).
Sa passion inconditionnelle pour le foot le porte dans des débats sans fin avec Guillaume et teste les limites des connaissances paternelles. Les informations tirées quotidiennement de la DH ne lui suffisent plus, il veut tout savoir et tout comprendre! Il rêve d’être le prochain Hazard ou le futur Courtois et se désole déjà de n’être sans doute pas assez bon. Quand sa soif de foot est rassasiée (et que l’ordinateur est occupé), Aurélien se plonge dans les livres et les bédés. A la course dans la collection Harry Potter, il a battu Sophie à plate couture!

A l’école, Aurélien est consciencieux et persévérant: le petit garçon désarçonné par la pédagogie et l’accent hollandais a mûri et retrouvé ses marques à la force du poignet. Seule la pression qu’il se met fait encore naître quelques colères et parvient parfois à gommer le grand sourire que sa juf assimile au «zon van de klas».

Bon anniversaire (encore) Aurélien !!!

Goodbye Hollandse School Limited

C'est vrai que

- On a eu une petite overdose d’orange
- Les enfants ont subi, non sans rage, quelques écarts de chauvinisme mal placés (on ne dénigre pas impunément le maillot d’Anderlecht !)
- On n’a toujours pas compris la pédagogie «école des fans» des bulletins graphiques abstraits
- On n’a pas tout à fait adhéré au concept des devoirs vagues et non-obligatoires (Guillaume l’avait pourtant trop bien adopté)
- Les successions de coiffures et de lunettes de la directrice (presque digne de Lady Gaga) nous ont rarement convaincus

Néanmoins, l’accueil et l’attention que nous avons reçus à la HSL représentent une des grandes réussites de notre séjour singapourien.

les adieux à Aurélien
 
Le «musical» des 6èmes primaires

Bedankt en tot ziens!

lundi 17 juin 2013

Phase 2

La seconde phase de la séparation familiale vient de s’enclencher:

- A Singapour, le domicile est emballé, prêt à prendre la mer. Assortis au blog, les déménageurs «Asian Tigers» ont mis plus de soin que nos fournisseurs précédents (on croise les doigts et on touche du bois!).


- A Melbourne, Cédric a quitté le confort pragmatique mais désuet de l’appart-hôtel citadin pour aller camper dans la nouvelle maison vide. Dans la transition, il perd le confort d’un vrai lit, la compagnie d’une TV et la proximité du bureau mais il gagne une voiture et la proximité de la mer.


De méchantes rumeurs imaginaient Cédric dans un célibat douillet au cœur de Melbourne pendant que la famille abandonnée dépérissait dans la jungle singapourienne. En fait, pendant que Cédric enchaînait les régimes spartiates de minut’soup et de pâtes (avec quelques bières entre collègues pour l’acclimatation), le reste de la famille menait une vie bien plus active que d’habitude. Guillaume et Aurélien ont «campé» avec leur classe, les «afscheidfeestjes» de chacun ont couronné les adieux aux copains, et les visites des attractions singapouriennes, anciennes et nouvelles, ont redoublé d’intensité (faut-il en conclure que c’était Cédric le boulet familial?).
 
 

lundi 3 juin 2013

Premiers pas

A la mi-mai, Sophie et les enfants sont allés, sans trop d’appréhension apparente, découvrir le nouveau cadre de vie que Cédric leur imposait. Passé le choc des 20 degrés perdus en une petite nuit d’avion, ils semblent avoir apprécié le charme australien et ont mené avec succès une chasse aux écoles et au logement!


Grâce à un programme ludique et touristique conçu pour les amadouer, notre nouveau port a facilement conquis le cœur des enfants. Selon eux, Melbourne «ressemble plus à une vraie ville que Singapour» et «rappelle la Belgique». Le climat tempéré, les espaces généreux du centre-ville et la perspective aérée des quartiers résidentiels n'y sont sans doute pas étrangers.



Avec l’aide de la télévision et de Hugo et Dorian (merci encore à eux), les garçons ont rapidement adhéré au footy (football australien), pilier de la culture australienne. D’apparence un peu barbare (les singlets d’uniforme y contribuent sans doute), le foot australien se joue avec une balle ovale sur un terrain ovale. Les contacts un peu rugueux masquent en fait un jeu assez fluide exigeant une coordination polyvalente des mains et des pieds.


Malgré son caractère très local (plus de la moitié des équipes professionnelles proviennent de l’état de Victoria), le footy draine un public hallucinant (remplissant des stades de 100.000 places) et passionne toute la population sans exception. Hommes et femmes se drapent régulièrement de leur écharpe emblématique (même au bureau) et, malgré son statut de récent immigré, Cédric s’est vu demander mille fois quelle équipe il supporterait. Les garçons ont choisi pour lui: nous encouragerons les Essendon Bombers, puissante équipe de la banlieue melbournienne, en souvenir de nos ANZA Bombers bien-aimés de Singapour! Le récent scandale de dopage généralisé qui traîne cette équipe dans la boue médiatique et judiciaire depuis des mois n’y changera rien (bravo l’idéalisme)! 

dimanche 2 juin 2013

Le monde à l’envers

Depuis un peu plus d’un mois, la famille vit éparpillée entre l’équateur et «down under». Séparés dans deux villes que tout oppose, nous peinons à fixer nos repères: Cédric vit à l’hôtel au quotidien en Australie mais dort «à la maison» lors d’un business trip à Singapour; Hadrien aussi a perdu trace de son domicile entre les visites d’écoles à Melbourne, les venues express de Cédric à Singapour et la perspective d’un séjour estival en Belgique!

Pour tous, un trajet Melbourne-Singapour représente bien plus que les huit heures d’avion, tant l’écart entre les deux mondes surprend. Si Singapour est une jeune starlette, pimpante et narcissique, abusant de chirurgie et accumulant les parures, Melbourne joue au vieux baroudeur, sûr de son charme, qui ne cache ni son âge ni ses cicatrices. Loin d’être une reine de beauté architecturale, Melbourne exhibe sans fausse pudeur ses bâtiments semi-anciens et ses vieilles ruelles réaffectées. Le glamour propret et high-tech, c’est pas trop son truc; le soin et la précision, elle garde cela, avec brio, pour ses majestueux parcs publics. D’ailleurs, la mode féminine locale et les voitures Holden «made in Australia» démontrent que le raffinement et l’esthétisme ne sont pas les qualités premières australiennes (les bottes Ugg sont d’ailleurs leur contribution au marché de la chaussure). 

Melbourne Cricket Ground, Rod Laver Arena et AAMI Stadium




Par contre, la cool-attitude, l'excellence dans la détente et l'amour du grand air qui les opposent tant aux singapouriens, donnent à la ville une âme festive, sportive et conviviale.


 
Si les singapouriens sont obsédés de bouffe et planifient leur lunch dès leur arrivée au bureau, les australiens sont plutôt captivés par l’alcool: il n’est pas impossible de se faire proposer un meeting «beer o’clock» à 14h au bureau et le tax-free de l’aéroport de Melbourne propose des dégustations de whisky et de gin dès 7h du matin!
Après le climat équatorial très bien décrit par un pilote Jetstar à l’atterrissage *, Melbourne représente un retour aux saisons. On nous l’a bassiné mille fois, Melbourne aurait même «four seasons in a day». Sirotant une bière en terrasse, les melbourniens se plaignent parfois des variations capricieuses de l’automne actuel qui rendrait pourtant jaloux certains étés belges!
A Melbourne, on redécouvre aussi les symboles d’une vraie démocratie :
-      3 manifs en une semaine; Singapour nous avait presque fait oublier que ça existait (il n’y a pas d’austérité budgétaire en Australie et le mariage gay ne passionne pas les foules mais nous en avons les manifs quand même, belle solidarité mondiale!)
-      Une certaine gestion des travaux publics: la grand-roue de Melbourne (Melbourne Star, dont les 7 branches représentent l’étoile du drapeau australien) inaugurée en 2008 avec deux ans de retard n’est toujours pas opérationnelle. La concurrente singapourienne (Singapore Flyer), plus grande, inaugurée en 2008 aussi, est l’une des attractions les plus anciennes de la ville et a déjà entretemps changé de sens de  rotation sur les conseils de maîtres Feng Shui…

Enfin, après le Singlish singapourien, l’Australie nous confronte à un nouvel anglais dont l’accent paraît souvent fort abordable (les néo-zélandais par contre sont impigeables). Le piège ici réside plutôt dans le million de petits diminutifs en «ie» qui, derrière leur connotation infantile, compliquent franchement la compréhension lorsqu’ils s’accumulent dans une phrase :
-      Aussie pour Australia (jusque-là, facile)
-      Tassie pour Tasmania (on peut s’y faire)
-      Footy pour football (australien, pas soccer – on s’y fait vite)
-      Barbie pour barbecue (très perturbant celui-ci par contre!)
-      Kindy pour kindergarten
-      Brekkie pour breakfast
-      Sickie pour sick day
-      Sunnies pour sunglasses
-      Truckie pour camionneur (pouet pouet)
-     
Bref, la paresse (transitoire?) du blog reflète mal la trépidante activité cérébrale et émotive que notre grand écart géographique impose!



* «Welcome to Singapore, the weather today is the same as it has been for the last 30.000 years: 32 degrees with chances of rain in the afternoon»