Les hippies avaient découvert Byron Bay en masse dans les années septante. Ils y avaient même vigoureusement défendu la virginité des plages infinies et la pureté de la végétation luxuriante. Les bobos australiens en ont maintenant fait leur capitale.
On y consomme (presque) exclusivement «local», bio, et éco-responsable. On y pratique le yoga et les médecines parallèles mais on s’y déplace surtout en Range Rover et l’immobilier y vaut plus cher qu’à Sydney et Melbourne. Heureusement, les routardes et routards du surf qui vivent dans leur camionnette et les sexagénaires hippies qui animent les marchés procurent encore un semblant de crédibilité aux symboles peace and love omniprésents.
Surfant avec harmonie entre ces deux mondes apparemment opposés, Byron Bay offre une palette de surprises merveilleuses d'incohérence. On a tout aimé: les plages de surf immaculées, les terrasses stylées, les couchers de soleil parfumés au chanvre et partagés en foule, les villages naturalistes trop proprets pour être tout à fait crédibles, les bouibouis cools mais (trop) classes, les magasins vintage où on trouve des combis de ski eighties (?) et du Démis Roussos, et même les nouvelles orthographes de prénom. Peace.
