Tigres au Lion - now Down Under

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jeudi 18 octobre 2012

Staycation

Au début de cette semaine de relâche scolaire, Hadrien remarquait innocemment que « les autre enfants de sa classe partaient tous en vacances cette semaine ». Réponse (politiquement) correcte des parents: « Papa n’a pas beaucoup de congés »…
N
éanmoins, dans notre immobilisme, nous avons profité de ce « staycation* » pour enfin nous immerger dans la plus célèbre piscine de Singapour, dont l’inauguration faisait la une des magazines au moment où nous déménagions vers la ville du lion.




* stay·ca·tion \ˈstā-ˈkā-shən\:
- blend of 'stay' and 'vacation'
- a vacation spent at home or nearby

vendredi 12 octobre 2012

Accents

Singapour possède sans doute, sans le savoir, un record de plus: celui du plus grand nombre d’accents anglais au mètre carré. En sus des différents accents anglais des communautés locales chinoises, malaises, et indiennes, la diversité des nombreuses populations expats et immigrées enrichit de façon quasi-infinie la collection d’anglais parlés. Le plus souvent, tout le monde se comprend assez bien mais les conversations évoluent parfois très inefficacement, surtout au téléphone.

Une simple réservation dans un établissement singapourien provoqua d’ailleurs un dialogue de sourds assez exceptionnel dont un extrait très résumé fut le suivant:

Accueil:     So, Mister C____ixe, let me…

Cédric:      Sorry, it’s not C____ixe but C____is, with ‘S’ at the end

Accueil:     Yes, Mister C____ixe, ‘esse’ like ‘esse-ray’

Cédric:       ? [pause] heu, no, no, not ‘X’ like ‘X-ray’ but ‘S’

Accueil:     Ah yes, sorry Mister C____ixe...
Not ‘esse’ like ‘esse-ray’ but ‘esse’ like ‘Singapore’!

Cédric:      Yes, thank you, ‘S’ like ‘Singapore’!

Accueil:     So, Mister C____ixe, let me confirm the reservation code.
It is ‘fee’ like ‘frazil’

Cédric:       ? [pause] heu, ah yes, ok... ‘B’ like ‘Brazil’

Accueil:     …‘pee’ like ‘wolcano’

Cédric:       ? [pause] heu, ah yes, ok... ‘V’ like ‘volcano’

Accueil:     …and ‘esse’ like ‘esse-ray’

Cédric:       ok, ‘S’ like ‘S-ray’,… heu, sorry ‘X’ like ‘X-ray’


mercredi 10 octobre 2012

Second souffle

A plusieur égards, le cap des deux ans à Singapour revêt une symbolique particulière. Nous avons entendu dire plusieurs fois "after 2 years in Singapore, either you love it or you hate it". Nous ne sommes pas aussi catégoriques. D’ailleurs, notre bilan «j’aime – j’aime pas» de janvier 2011 reste plus ou moins d’actualité. Des copains hollandais demandaient plus simplement "2 jaar in Singapore, is dat iets om te vieren of om te treuren?". En toute franchise, pour célébrer nos deux ans à Singapour, nous avons fréquenté le Chili's, favori des enfants, et bu quelques verres de Shiraz américain. Nous n'avons pas sorti le champagne (pour lequel nous inventons pourtant des excuses plus foireuses), nous n’avons pas traîné nos tongs dans un foodcourt typique en guise d’hommage, et surtout, nous n’avons pas vraiment marqué le coup. Cela répond sans doute à la question hollandaise.

Seulement, le cap des deux ans s’avère bien plus tangible que symbolique. Suivant les cycles des baux locatifs (deux ans) et des expatriations (typiquement 3 ans), beaucoup de choses changent en deux ans.
 
En deux ans, beaucoup d’amis ont quitté Singapour. D’autres sont arrivés mais la nostalgie des premières rencontres ne s’efface pas.

Dans le condo, presque tous les visages familiers ont disparu. Les voisins-amis-babysitters français ont rejoint la France et, maintenant, les «anciens» c’est nous! D’ailleurs, déjà en fin de bail, nous préparons à notre tour un nouveau déménagement...

Dans l’environnement ultra-mobile de Singapour où même les repères de base bougent tout le temps, on a parfois du mal à suivre: les relations vont et viennent, les bureaux déménagent, les adresses changent*, les immeubles tombent et renaissent, les voisins ses succèdent, les chantiers s’enchaînent. A vrai dire, après deux ans, on cherche un peu notre second souffle… comme notre vieux condo qui tente de faire peau neuve…


* Notre adresse a même changé sans que nous déménagions!

mardi 9 octobre 2012

Harmonie raciale

La semaine a démarré sur les chapeaux de roues pour les autorités de censure de Singapour. Aujourd’hui, la MDA (Media Development Aurthority) vient de tuer dans l’œuf un petit film singapourien qui faisait le buzz. «Sex.Violence.FamilyValues», une comédie décalée sur Singapour par des singapouriens, vient de recevoir le label exceptionnel NAR (Not Allowed for All Rating) qui interdit sa diffusion sur l'île. Selon les autorités, l’humour du film égratigne trop la communauté indienne et toutes les séances cinéma prévues aujourd’hui ont été annulées sur-le-champ.


La décision fut peut-être légèrement influencée par l’autre «scandale raciste» de la semaine qui se dénouait hier par le licenciement d’une cadre de NTUC (le syndicat unique de Singapour). Ici encore, la vitesse d’action (décuplée par l'utilisation intensive des réseaux sociaux) impressionne. Dimanche soir, Mme Cheong s’énerve sur le bruit d’un mariage malais et publie un petit commentaire agacé, vaguement impoli et dénigrant, sur Facebook. Quelques heures plus tard (dans la nuit), deux pétitions (sur Facebook) suggèrent son licenciement. Lundi matin, Mme Cheong (dont la presse livre le nom et le profil en pâture au public) est effectivement licenciée (suite à la plainte officielle d’un citoyen). Elle émet de suite un communiqué d’excuses à la communauté malaise et les ministres embrayent en condamnant ses propos racistes. Lundi après-midi, son poste libéré apparaît sur les sites d’emplois et son compte Facebook a disparu de la toile!


Nous avons loué à plusieurs reprises l’admirable harmonie entre les communautés de Singapour. Cette harmonie se paye-t-elle obligatoirement au prix de la liberté d’expression? Le débat n’est certainement pas clos…

dimanche 7 octobre 2012

Ambassador's Cup

Guillaume et Aurélien participaient ce samedi à la Swiss Ambassador's International Junior Football Cup dans laquelle s'affrontent diverses écoles, locales et internationales. Comme chaque année, ils se réjouissaient de la séance de foot additionnelle mais déploraient d’encore porter les couleurs hollandaises.


Dans un bel esprit d'Olympiades, le tournoi permet aux petits expats "caucasiens" de sortir de leur bulle et de se frotter à la jeunesse singapourienne et à d'autres populations de la ville. Conformément aux caricatures, les équipes asiatiques (singapouriennes, coréennes et indiennes) basent leur organisation sur une rigueur qui semble souvent exagérée: des élaborations tactiques de prix Nobel, des échauffements minutieusement coordonnés et un coach "guru" qui garde un œil sévère sur tout.

L'école hollandaise
L'école indienne

Malgré tous ces efforts, les écoles européennes, plus dilettantes mais apparemment plus inspirées, ont dominé le tournoi et, comme toujours, l'Allemagne école allemande a gagné à la fin. Après les humiliations régulières de l'Europe dans la presse asiatique, les victoires de la créativité décontractée sur la rigueur crispée avaient un appréciable goût de revanche!

Spectateurs attentifs...
... de tous bords