Musique mécanique

Ce post, écrit par Cédric, n’intéresse sans doute que lui. Il est donc écrit à la première personne !

A Singapour, le silence n’existe pas. Les chantiers prolifèrent et s’activent jour et nuit, les chaînes de restauration rapide servent 24h/24, et la circulation automobile est constante et omniprésente. Heureusement, les bruits variés de la ville s’enrichissent régulièrement de la musique mécanique de voitures de légende, présentes à tous les coins de rue. Les étrangers, dans une attitude un peu coloniale, expliquent que certains jeunes cadres célibataires vivent en HDB (le HLM version singapourienne : propre, entretenue, et sure) et s’endettent à dix ans pour rouler en Maserati ou en Aston Martin. C’est sans doute vrai, même si la prospérité de cette ville doit aussi être un facteur…

Face à cette débauche de chevaux vapeur dans une ville compacte aux transports en commun efficaces, certains crient à l’hérésie et au surréalisme. Personnellement, j’admire la pérennité du rêve automobile, qui subsiste même dans une ville à la circulation hyper dense, aux taxes de circulation démentielles, et aux tronçons d’autoroutes rares, courts et surveillés. Que des jeunes cadres surmenés se privent de clim', de viande, et de voyages (et donc polluent moins) pour profiter chaque jour de la symphonie de leur V8 italien dans les embouteillages me réchauffe le cœur. Tant qu’il y aura du rêve (et de l’irrationnel), ce monde de brutes n’est pas perdu !