Notre grand et vieux condo abrite toutes sortes de résidents: des singapouriens, des indiens, des australiens, des européens, des jeunes couples, des familles, des pensionnés, des souriants, des râleurs, des sympas, des prétentieux...
Dans notre condo, la concierge indienne au grand sourire dit «Good morning Sir/Ma’am, have a nice day!» dès qu’elle croise quelqu’un, même à sept heures du soir.
Dans notre condo, un vieux monsieur chinois nage en cercle tous les jours pendant une heure. Comme les aiguilles d’une montre, sa lente progression est invisible à l’œil statique.
Dans notre condo, un des gardes effectue ses rondes (de 500 mètres) à mobylette (même à quatre heures du matin)*.
Dans notre condo, les «maids» philippines se réunissent dans le hall, matins et soirs, sous le couvert de la promenade des chiens (qui ne marchent dès lors jamais), pour une papote à l’abri d’employeurs abusifs. Après lobbying des employeurs susmentionnés, la copropriété sévère a retiré le banc qui les accueillait et instruit les gardes de disperser ces réunions subversives (notre conseil aux «maids»: organiser leurs réunions dans le second hall, inaccessible à mobylette).
Dans notre condo, un énorme américain, tout droit sorti d’un clip de Puff Daddy, vient «enseigner» le basket à des petits singapouriens grassouillets et malhabiles. Parfois, la «maid» de la famille se tient derrière le panneau pour ramasser les balles (et ça, ça nous fait beaucoup moins rire).
Dans notre condo, des enfants indiens jouent au cricket dans les halls d’entrée.
Dans notre condo, les pensionnés jouent au tennis le matin, dans la température et la lumière douces du soleil levant. Nous leur jetons des regards envieux en partant travailler.
Dans notre condo, une famille australienne a trois filles adolescentes. Le matin, dans notre attente commune des bus scolaires, leurs démarches languissantes et leurs visages blasés nous inspirent un peu de compassion pour les parents.
Dans notre condo, un appartement abrite une famille indienne de cinq enfants (+ deux «maids»). Dans notre condo, une famille d’amis français habite, malheureusement pour elle, sous l’appartement aux cinq enfants indiens.
Dans notre condo, des rumeurs inquiètes courent dès qu’apparaît l’ombre d’un promoteur. Datant de 1976, notre immeuble est (de loin) un des plus vieux de Singapour. Seule une poignée de propriétaires tenaces semble contenir les «O.P.A.» hostiles de promoteurs qui ont rasé le quartier pour ériger autour de nous des tours plus modernes et, surtout, (beaucoup) plus denses.
* Cela donne une vague idée de son utilité sécuritaire.
vous vivez dans un véritable melting pot! Tu as oublié de mentionner les pauvres locataires qui habitent en-dessous d'un appartement occupé par une famille belge avec trois garçons ;-)))
RépondreSupprimerTiens, c'est vrai! :-)
RépondreSupprimerD'ailleurs notre voisine d'en dessous, une celibataire pas si jeune un peu reveche, met regulierement la musique a fond au milieu de la nuit... Sans doute une petite vengeance pour les claquette en chaussures a crampons qui rythment nos departs "matinaux" au foot du samedi matin :-)