Singapour investit depuis plusieurs années dans la lutte contre son image de ville « trop sérieuse », entre autres par nécessité d’attirer des immigrants en raison de son taux de natalité trop faible. Face à la réputation internationale de ses règlements, amendes, et punitions corporelles, la ville a développé des parcs d’attractions, multiplié les casinos et encouragé le développement de la « night life ».
L’inauguration du fameux complexe Marina Bay Sands en est la récente illustration. Ce gigantesque ensemble de trois tours reliées par un bateau au sommet comprend un casino, un hôtel, deux cinémas, six restaurants de chefs célèbres et un centre commercial dans lequel on peut se déplacer en gondole entre les grands couturiers. Les photos de sa « world's longest elevated swimming pool » (si cela veut dire quelque chose) ont rapidement fait le tour du monde.
Financé par le casino de Las Vegas « Las Vegas Sands », le projet aurait couté près de 5 milliards d’euros et serait « the most expensive stand-alone integrated resort property ever built » (encore un record qui veut pas dire grand chose).
Nous apprenons dans le journal du jour que ces efforts « portent leurs fruits » et que, d’après une étude PricewaterhouseCoopers, Singapour est maintenant la seconde place de jeux d’Asie, avec des revenus de casinos de 2.8 milliards USD, devant l’Australie et la Corée du Sud. Si Singapour ne rattrapera sans doute jamais la « Mecque du jeu » qu’est Macao (28.4 milliards USD !!!), l’étude voit Singapour dépasser Las Vegas en 2012.
Pour être parfaitement honnête, il faut noter que le fun reste néanmoins contrôlé. Si les étrangers ont libre accès aux casinos, les citoyens singapouriens doivent eux s’acquitter d’un droit d’entrée important (60 EUR pour 24h ou 1.200 EUR par an). Plumer les touristes, c’est bien ; pervertir sa population, c’est mal ! La population et le gouvernement étaient d’ailleurs plutôt contre l’idée d’un méga casino, malgré les bénéfices générés, et le Premier Ministre en imposa la décision de sa propre initiative, en promettant l’instauration de diverses barrières de sauvegarde (comme les droits d’entrée susmentionnés ou encore l’interdiction aux casions de faire crédit).
Personnellement, Singapour ne nous a pas encore parue trop sérieuse, peut-être grâce à certaines touches « peu conventionnelles » remarquées ca et là…
Doit-on rire du kitsch? |
ou pleurer ce sacrilège? |
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