Il y a seulement quelques mois,
Les enfants trépignaient au retour de l’école pour fréquenter la piscine du condo ;
Les repas dominicaux se prenaient en famille, à l’appartement ;
Nous n’utilisions pas le métro pour seulement un arrêt (nous marchions) ;
Nous riions des asiatiques qui vivent le nez dans l’iPhone ;
Nous étions régulièrement pris au dépourvu par des averses tropicales (il suffit d’être 20 secondes au mauvais endroit au mauvais moment pour être entièrement inondé) ;
Nous descendions héler les taxis dans la grande avenue la plus proche du bureau ou de l’appartement ;
Nous utilisions parcimonieusement la clim’ pour rafraîchir les chambres avant le coucher ;
Nous allions à pied au McDo du quartier ;
Nous allions à pied au McDo du quartier ;
Nous avions régulièrement très froid au bureau ;
Nous considérions les armoires à vin tempérées (qui servent aussi pour le chocolat) comme un luxe ostentatoire de poseur capricieux ou d’expat gâté ;
Plusieurs classiques de Singapour en une photo : un soleil de plomb, du vert, une ombrelle, un chantier, des grues, et des tours à l’horizon, au-dessus de toits de « shophouses » traditionnelles |
Après 250 jours à Singapour,
Malgré le plaisir qu’ils y trouvent chaque fois, les enfants osent régulièrement un « oooh non, pas ENCOOOORE la piscine » ;
Le food-court du quartier est notre cantine de week-end ;
Nous ne concevons plus de marcher un arrêt de métro le matin (Cédric reconnaît enfin qu’il est plus élégant de ne pas arriver suant au bureau) ;
Sophie fait ses e-mails sur son téléphone (qui n’est même pas un iPhone) pendant le dîner ;
Nous anticipons plutôt bien les caprices météo tropicaux et avons des parapluies partout (à l’appartement, au bureau, dans la mallette, dans le sac a main,…) ;
Nous commandons les taxis par sms et les attendons avec flegme dans l'ombre fraîche du hall d'entrée ;
La clim est devenue l’appareil électrique le plus utilisé, de très loin ;
Nous faisons livrer le McDo au bord de la piscine ;
Comme nos collègues, nous laissons un pull en permanence au bureau pour affronter les caprices du thermostat, et, observant nos collègues, nous avons appris à nous asseoir stratégiquement en réunion, pour éviter de congeler sous la bouche de climatisation ;
Comme nos collègues, nous laissons un pull en permanence au bureau pour affronter les caprices du thermostat, et, observant nos collègues, nous avons appris à nous asseoir stratégiquement en réunion, pour éviter de congeler sous la bouche de climatisation ;
Nous en avons vraiment assez de boire du rouge à 35 degrés et de manger du chocolat mou (mais n’avons pas encore acheté d’armoire à vin) ;
Enfin, Cédric a appris à manger avec des baguettes et ne se ridiculise plus aux dîners corporate ; nous sommes, petit à petit, capables de commander autre chose que du « chicken rice » au food-court, et nous parvenons tout doucement à distinguer un japonais, d’un chinois, d’un coréen.
Outre ces remarques un peu futiles, après 250 jours, les différences fondamentales suscitent encore notre curiosité et attisent notre réflexion.
Le mélange harmonieux des cultures continue de nous enthousiasmer (surtout quand on lit la presse étrangère).
Le mélange harmonieux des cultures continue de nous enthousiasmer (surtout quand on lit la presse étrangère).
La condition des « petites mains » étrangères nous attriste encore.
La qualité d’organisation de Singapour nous impressionne toujours. Au quotidien, nous aimons la carte VISA qui sert simultanément de ticket de métro rechargeable et magnétique « à la skipass ». De manière plus ponctuelle, nous hallucinons devant certaines pratiques. Dernier exemple en date: à Singapour, tous les camions HAZMAT* sont surveillés via une puce GPS qui coupe l’arrivée d’essence dès qu’ils pénètrent dans le cœur de la ville qui leur est interdit. Un peu parano, mais impressionnant, non ?
*HAZardous MATerials – ces camions au contenu dangereux qui immobilisent régulièrement le Ring de Bruxelles et le carrefour Léonard, aux pires heures.
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