Les chauffeurs de bus chinois de Singapour monopolisent l’actualité
depuis deux jours. Lundi, une centaine d’entre eux a refusé de travailler; mardi,
60 grévistes ont poursuivi le mouvement. Venus exercer un métier que les
singapouriens dédaignent, ces chauffeurs logent en dortoirs aux extrémités de l’île. Ils gagnent moins que leurs collègues
venus de Malaisie (qui eux-mêmes
gagnent moins que les chauffeurs singapouriens). Leur requête suit une logique mystérieuse mais semble recevable: ils
accepteraient de gagner moins que les chauffeurs singapouriens mais pas moins
que les malais!
Ce mouvement de rebellion anecdotique a peu perturbé le service public. Nous étions bien loin des mouvements paralysants qui nous amusent quand ils sont français et nous frustrent quand ils sont belges (wallons?). Néanmoins, le fil de l’info ne couvre que ça, presque d’heure en heure. Un cordon policier surveille en permanence les grévistes et leurs dortoirs. Le ministre des transports a condamné la grève puis confirmé son illégalité, avec la bénédiction du syndicat unique.
Ce mouvement de rebellion anecdotique a peu perturbé le service public. Nous étions bien loin des mouvements paralysants qui nous amusent quand ils sont français et nous frustrent quand ils sont belges (wallons?). Néanmoins, le fil de l’info ne couvre que ça, presque d’heure en heure. Un cordon policier surveille en permanence les grévistes et leurs dortoirs. Le ministre des transports a condamné la grève puis confirmé son illégalité, avec la bénédiction du syndicat unique.
La raison de cette médiatisation est double: Singapour n’avait plus connu de grève depuis 25 ans et, en plus, les grévistes sont étrangers (nous avions abordé la polémique de l’immigration ici et ici). Le côté historique de la grève n’est pas vraiment étonnant: les manifestations sont interdites et les droits de représentation des syndicats très limités (pour favoriser «un discours constructif direct entre les intervenants»). Par contre, dans le flot d'«informations», impossible de trouver un avis indépendant et argumenté sur la cause des chauffeurs qui, somme toute, nous paraît juste… à nous qui venons d’un autre monde…