(1) Les petits noms
On ne détaillera pas trop l’utilisation célèbre de
l’appellation «mate», une marque de fabrique australienne (dont la traduction serait un mélange de 'pote' et 'mec'). En Australie, la journée
commence par des « g’day mate » bien moins formels que les « good
morning (sir) » britanniques. En résumé:
- ce n’est pas une caricature, «mate» s’ajoute presque
systématiquement aux salutations, félicitations, remerciements et approbations
(Thanks mate, Sure mate, No worries mate,
well done mate, etc…);
- «mate» peut s’adresser aux femmes mais c’est plus rare;
-
on ne dit pas trop «mate» à son patron mais lui
l’utilisera à tour de bras avec ses équipes;
- seul le service clientèle de l’horeca semble le bannir.
Au-delà du «mate», les australiens adorent utiliser d’autres
petits noms informels, bizarrement affectueux et souvent surprenants:
- drôle (pour un homme du moins) de se faire appeler «doll» au bureau par une frêle petite collègue
- un peu moins drôle de voir son épouse se faire appeler
«love» -plusieurs fois- par le
serveur au restaurant (encore moins drôle quand c’est notre anniversaire de
mariage... on préférerait presque qu'il l'appelle «mate»!)
- rajeunissant de se faire appeler «darling» ou «honey» par la vendeuse de glaces à la plage (tous les deux, donc
pas de jaloux).
Enfin, les australiens vouent aussi un culte réel aux
surnoms et aux diminutifs. Garder son prénom intact est presque mission
impossible. On a déjà parlé des diminutifs en «ie» (Australia
devient Aussie, Christmas devient Chrissie,
breakfast devient brekkie, barbecue de vient barbie etc).
La même règle s’applique aux noms: Isabelle devient Izzie, Allyson devient Allie, Christian devient Chrissie, Lochlan devient Lochie, Vincent devient Vinnie, Amelia devient Millie… Jusque-là, assez simple mais, en
plus, de manière assez absurde
- des prénoms courts se rallongent même en «ie»: Ruth devient Ruthie;
-
des prénoms courts en «ie» se raccourcissent eux aussi, mais pas en «ie»: Emily devient
devient Em, Gary devient Gaz et Sophie
devient un Soph’ phonétiquement
bizarre (‘Sauwf ‘);
-des prénoms très courts se raccourcissent encore plus:
Emma, comme Emily, devient Em (pourquoi
pas Emmie?).
En désespoir de cause, quand aucun diminutif ne colle, on recourt aux initiales. Bref, on tente de préserver nos prénoms mais CC (prononcez 'scie-scie') et Sauwf ont du pain sur la planche!