Depuis deux semaines, la passion automobile a (re-)conquis notre quotidien. Les préparatifs du
Grand Prix, pourtant discrets et bien huilés, ont sans doute influencé notre
subconscient.
Tout d’abord, les enfants de «notre» schoolbus ont, pour la première
fois en deux ans, inventé
un jeu étonnement collégial, calme et respectueux du chauffeur pour égayer les
longs trajets. Profitant du parc automobile très particulier de
Singapour, leur «bingo-auto» énumère un maximum de supercars visibles
depuis le bus. Allouant cinq points aux Ferrari/Lamborghini, trois points aux Maserati/Aston Martin, et un seul point aux Porsche
trop communes, la joyeuse bande vise les 30 points par trajet!
Ensuite, à la maison, les garçons ont entrepris de ressusciter le circuit
Scalextric, enfermé dans sa boîte depuis le déménagement. A notre grande
surprise, leur grand prix en chambre ne connut pas de faux départ: tous les
éléments ont résisté à deux ans d’humidité singapourienne sans courts-circuits
ni moisissures, un petit miracle en soi...
Pendant ce temps-là, dans les files de l’aéroport de Francfort, Cédric
prenait les impressions de Gaëtan Vigneron dont il partageait le stress de
la connection manquée le vol de Singapour.
En apothéose de cette quinzaine au rythme mécanique, nous avons assisté
aux essais du Grand Prix vendredi soir puis goûté tout le week-end au son des monoplaces,
audibles jusque dans notre appartement. En plus, l’ambiance du Grand Prix ravivait
les vocations de certains fanatiques fortunés dont les bolides sortirent
(encore) plus bruyamment et fréquemment que de coutume.
Au delà des chronos,
ce cinquième Grand Prix de Singapour marquait le temps de la renégociation
entre le gouvernement et la Formula One Administration. Eclipsant les
performances des pilotes, la signature d’un nouveau contrat de cinq ans, au
terme d’âpres discussions entre deux argentiers féroces (Bernie Ecclestone et
le ministre singapourien), constitua la grande annonce du week-end!