Le vieux slogan commercial du Northern Territory « You’ll
never never know if you never never go » a résonné dans nos têtes
pendant tout le voyage. Sans les attractions balnéaires classiques, le centre
rouge de l’Australie peine encore à attirer les visiteurs australiens. Certains
australiens nous avaient d’ailleurs demandé « sept jours dans le centre? Mais
vous allez faire quoi? ». Pourtant, comme le dit le slogan, les multiples charmes
qu’il nous a dévoilés chaque jour n’étaient pas spécialement ceux qu’on
attendait.
On espérait prendre du rouge plein les yeux mais
redoutions un peu la monotonie d’un désert aride et immense. Sans aucune
lassitude, on a digéré la tonne de rouge et ses reliefs variés.
Le Northern Territory nous a, en plus, offert une palette d’horizons bien plus large que prévue. Dans le centre rouge, il y a aussi du vert et du bleu!
On pensait affronter la faune notoirement hostile de l’Australie.
A part les hurlements de dingos la nuit et les nuées de mouches (difficile de
prendre une photo sans en avoir deux sur le nez et trois sur la bouche), l’environnement
fut à la limite plus accueillant que certains parcs de Melbourne. On n’a même
pas pu croiser une horde de chameaux sauvages, nombreux dans la région…
On croyait rencontrer Crocodile Dundee dans chaque bled
perdu de l’Outback. A part les chanteurs de country music des bars les plus reclus, les habitants du centre rouge sont en fait assez
similaires aux autres australiens, juste encore plus relax, encore plus cordiaux
(les rares automobilistes se saluent) et encore plus tournés vers le grand air.
A 200.000 habitants sur un territoire deux fois plus grand que la France, il
est sans doute plus facile ou même recommandé d’être sociable!
On se réjouissait de plonger dans la sérénité des
grands espaces, on a été servi! On ne s’attendait pas à traverser quatre jours sans réseau téléphone
ni à s’installer dans un campement où le réceptionniste trouve tout naturel que
l’épicerie la plus proche se trouve à plus d'une heure de route (« Alice Springs? Mais c'est à 130 kilomètres ça, non? » - « Yeah, that's about right, mate »).
On s’attendait à crever (un pneu), s’embourber, ou même se
lasser des centaines de kilomètres parcourus sur piste et en mode tout
terrain. Au contraire, les trois Nissan ont constitué une attraction clé des
vacances. On a complètement craqué sur les photos de jeeps dans toutes les
positions (le directeur marketing de Nissan peut nous contacter), les enfants
ont passé la moitié des vacances sur leur toit et une bonne étoile nous a évité
tout déboire. Si Apple se targue de développer des iPads qu’un enfant de cinq
ans peut utiliser, Nissan peut clairement prétendre qu’une Patrol emmène n’importe
quel quidam au bout du monde!
Enfin, en parcourant 1.500 kilomètres sur les terres ancestrales des aborigènes, nous souhaitions en apprendre plus sur cette civilisation secrète et mystique d’éternels rêveurs incompris. Malheureusement, le peu de ressources et de soin investis dans l’éducation des touristes semble consciencieusement parachever l’enfouissement de la plus vieille et plus atypique culture du monde. On aura quand même remarqué rapidement que les touches noir-jaune-rouge du drapeau aborigène ne célébraient pas un hommage à la Belgique… Mais nous n'aurons jamais vraiment compris les règles très compliquées de service d'alcool, sensées protéger la communauté aborigène décimée par l'alcoolisme, qui nous rappellent quand même un peu les discriminations les plus nauséabondes de l'histoire.
Merci à Anne, Stéphane, Coline, Maxime, Solène, Vérène, David, Lali et Arthur pour le mémorable séjour!