Peu préparés à ces conditions (même pas de
grattoir dans la voiture!), les Melbourniens en ont parlé pendant des jours,
comme s’ils avaient affronté la toundra.
Pour cette
raison sans doute, la perspective de sports d’hiver en Australie et en août ne nous a pas paru aussi extravagante que l’an dernier.
Comme l’an dernier, la neige et le ski nous ont rappelé l’Europe
avec nostalgie. L’utilisation abusive (à
tort et à travers) du descriptif «alpin» dans le Victoria rural (alpine
road, alpine
region, alpine
lodges, alpine
beef!) y a sans doute contribué…
Pourtant, à Falls Creek, à 400 kilomètres de Melbourne, on est bien en Australie:
- Les montagnes érodées, les eucalyptus et les plantes désertiques
sur la neige choquent encore notre intuition.
- Loin de la gastronomie multiculturelle de Melbourne,
le Victoria «alpin» n’a absolument aucune tradition à offrir. Sur les pistes,
on ne trouve que des hamburgers, des hot dogs, des pies et des frites alors que notre esprit rêve de tartiflette, de
raclette, de fondue et de croûte au fromage.
- Le développement durable n’a pas encore débarqué down under, encore moins à la montagne: toute la logistique du
village, taxi et transports en commun compris, repose sur des motos-neige et
des camions à chenilles.
- A la montagne comme en ville, l’esthétisme et la qualité
ne priment pas dans la construction: pourquoi s’encombrer d’architecture et de matériaux
nobles quand on peut se satisfaire de tôle ondulée, de préfabriqué et de béton?
- Même à la montagne, on ne quitte jamais son barbecue: tous les appartements en sont équipés. Le nôtre était plutôt chétif mais les «usines à gaz» sur chaque balcon étaient bien visibles depuis les télésièges.
Bref, l'Australie, la montagne et le ski sont des concepts que l'on a encore un peu de mal à concilier mentalement mais que nous parvenons sans peine à apprécier!