Son point d’entrée, Torquay, cache bien, à l’arrivée, son statut de Mecque du surf derrière ses allures de petite bourgade paisible dans une campagne sans prétentions. Il faut pousser jusqu’au rivage pour comprendre en un regard la magnitude du lieu.
Repère des surfeurs hippies dans les années ’60 et ’70, le village baba-cool a grandi sur la vague commerciale du surf, s’est embourgeoisé et a donné naissance aux deux plus grandes marques du sport, Rip-Curl et Quicksilver. Les surfeurs alternatifs sont partis ou se sont assagis; leurs héritiers ont gardé les longues mèches blondes mais lâché l’iconoclasme. Certains transportent maintenant leurs planches en BMW X5, d’autres jouent entre deux vagues avec leurs enfants sur les plaines de jeux. Les pétards et les feux de camps ont (presque) disparu mais Torquay reste centré sur le surf : il y a un musée du surf, des écoles de surf, des campings de surf… Chaque voiture a ses barres de toit, toutes les vitrines sont décorées de vagues, et chaque plage compte un dizaine de surfeurs en ce calme dimanche d’hiver pluvieux.
Quelques kilomètres plus bas, la plage capricieuse de Bells Beach contribue largement au mythe:
- En accueillant depuis 40 ans le Rip Curl Pro chaque année à Pâques, l’événement phare du tour professionnel de surf (voir les meilleurs moments ici)
- En apparaissant dans la dernière scène de Point Break où Patrick Swayze surfe littéralement sa dernière vague sous les yeux de Keanu Reeves. D’autres ont malheureusement suivi ce destin de manière moins fictionnelle.